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Textes

Marie Rosier fait des mots ses premiers matériaux, de la poésie son médium principal. Ces mots prennent place dans l’espace, s’éparpillant parfois le long des murs, discrets, furtifs, nécessitant une participation active du spectateur, qui prête son corps à l’œuvre. Ces mots peuvent être dits par l’artiste, dans des performances poétiques et sonores, relevant parfois d’une profonde intimité soudainement mise à nue. Il est possible de donner un fragment de soi, qu’il s’agisse d’un souvenir ou d’une parcelle de peau accueillant un tatouage éphémère. Une relation d’échanges se crée entre le spectateur et l’œuvre, qui constitue pour Marie Rosier un élément de recherche dans sa pratique, également alimentée par des lectures et des échantillons de vie.

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Alexiane Le Roy

Le travail de Marie traduit une sensibilité à vif qu’elle transpose par le biais d’actions, d’installations et d’écriture. Suivre son travail, c’est adhérer à sa poésie. D’ailleurs elle en écrit. Elle la déploie quand elle pratique. Elle est cheffe d’instants touchants. Les mots demeurent, elle emploie leur matérialité afin d’assurer une continuité entre la page et le réel. Ainsi, vie et poésie sont réunies.

Vous pouvez déambuler dans ce recueil aux divers registres, traversant la palette des émotions. Tantôt l’ambiance est légère avec des jeux de mots situés pour surprendre, tantôt elle est au recueillement, avec des franges d’existence nous plongeant dans une narration affectée par le souvenir.

En constituant une bibliothèque d’écrits et d’images d'autrui, elle parvient à une poïétique de la réminiscence, essentielle au sentiment humain. Ainsi, elle navigue d’une intimité profonde à une universalité unifiante.

Durant ses écrits performés, Marie jette à nos oreilles des bouteilles à la mer, dont le fracas est plein du tintement de ses voix. Un flot, trop plein de quelque chose, qu’elle doit évacuer. On peut dire qu’elle crée par nécessité. Elle se vide d’un trait, c’est sa manière de se réguler. Une fois le cri sorti, elle l’observe, le décortique. Ensuite, elle le cultive dans le terreau fertile du cœur apaisé. Là : hargne sublimée. Persiste une certaine brutalité à laquelle on ne peut résister, les textes de Marie nous sont remis d’un « TIENS » silencieux mais palpable. T’échapperas pas à la sensiblerie. Des mots en fer dans une voix de velours

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Mathilde Zafirov

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